Les espèces exotiques envahissantes

À La Réunion, 30% des habitats d’origine sont encore présents (Strasberg et al. 2005), contre moins de 5% à Maurice et 0% à Rodrigues (Lorence & Sussman 1986, 1988). La majorité de ceux-ci est aujourd’hui protégée, notamment dans le cœur du Parc national de La Réunion. La menace la plus dangereuse pour ces écosystèmes naturels est l’envahissement par les espèces exotiques. Depuis l’arrivée de l’Homme sur l’île de La Réunion, au cours du 17ème siècle, plusieurs milliers d’espèces y ont été introduites. Un millier d’entre elles se sont naturalisées (présentes à l’état sauvage), alors qu’il avait fallu plusieurs millions d’années à la nature pour en faire autant… L’Homme a ainsi multiplié par 10 000 le rythme d’installation de nouvelles plantes dans les écosystèmes réunionnais, ce qui met en péril leur équilibre fragile ! Parmi ces espèces, certaines sont couramment utilisées et ne posent aucun problème aux milieux naturels et aux espèces indigènes. Pour les plantes, c’est le cas par exemple du Letchi, du Flamboyant, des Bananiers… D’autres, au contraire, sont devenues envahissantes et menaçantes pour les écosystèmes réunionnais. Les espèces les plus problématiques pour le milieu semi-sec sont le Raisin marron (Rubus alceifolius), le Galabert (Lantana camara), le Baie rose (Schinus terebenthifolius), la Liane papillon (Hiptage benghalensis), le Choca vert (Furcraea foetida), le Zavocat marron (Litsea glutinosa), le Faux-poivrier blanc (Rhus longipes), le Zépinard (Acacia farnesiana), le Cassi (Leucaena leucocephala)… Ces plantes exotiques entrent en compétition avec les espèces indigènes qui finissent par disparaître lorsqu’elles ne sont pas capables d’y faire face. Les animaux dont la survie dépend de ces espèces sont également menacés comme le montre l’exemple du Salamide d’augustine (Salamis augustina), un papillon endémique de La Réunion dont la plante hôte, le Bois d’ortie (Obetia ficifolia) est devenu très rare à l’état naturel. Parmi les pestes animales les plus problématiques, on peut citer le Rat (Ratus ratus), le Bulbul orphée (Pycnonotus jocosus) le Chat haret (Felis catus) et l’Agame des colons (Agama agama). L’Achatine (Achatina fulica) est également une espèces préoccupante. Cet escargot consomme les juvéniles de Bois d’ortie (Obetia ficifolia) ce qui contribue à son déclin et en conséquence à celui du Salamide d’augustine.

 

QuelquGEIR-211x300es chiffres sur les espèces exotiques envahissantes à La Réunion : – 15 mammifères terrestres ont été introduits (9 envahissants) – 23 espèces d’oiseaux (4 envahissants) – 11 poissons d’eau douce (4 envahissants).

Pourquoi les îles sont-elles plus vulnérables aux espèces exotiques envahissantes ? Isolées géographiquement, de taille réduite et d’âge géologique récent, les îles océaniques possèdent des écosystèmes peu complexes… Consulter le document complet.  

Stratégie de lutte contre les invasions biologiques À La Réunion, la prise de conscience de l’impact des espèces exotiques envahissantes par les scientifiques (Cadet 1977 ; Lavergne 1978), puis par les décideurs et les gestionnaires, a fait émerger, au début des années 1980, une volonté politique forte de s’attaquer à ce fléau. Consulter le document complet.     

Un groupe de travail pour lutter efficacement contre les espèces invasives Le GEIR (Groupe Espèces Invasives de La Réunion) est un groupe de travail sur les espèces invasives à La Réunion.

Le GEIR favorise la coordination des acteurs locaux, la planification et la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre les espèces invasives à La Réunion dans le cadre du Programme Opérationnel des Lutte contre les Invasives. Plus d’informations sur le site Internet du GEIR.