Gecko vert de Bourbon
Phelsuma borbonica
Statut de conservation UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature) : En danger d’extinction, EN
La coloration du Gecko vert des Hauts est extrêmement variable. Des différences existent entre les populations, en fonction du sexe, de l’âge ou encore des conditions climatiques.
De couleur dominante verte plus ou moins foncée, il mesure entre 11 et 17 cm à l’âge adulte. Le dessus du corps est parsemé de tâches rouges qui s’épaississent vers la queue. Les flancs sont gris mouchetés. La coloration de la queue est très variable, du bleu turquoise au vert pomme. Sa tête est large et recouverte de tâches rouges. Selon les individus, la dominance des couleurs est variable mais en règle générale les individus rouge orangés semblent être les plus âgés. Le mâle est en général plus grand que la femelle et sa coloration plus contrastée. Les femelles sont généralement plus trapues et possèdent des poches calciques de part et d’autre du cou. Les juvéniles, plus petits, sont de couleur plus uniforme à dominante vert pomme.
Le Gecko vert des Hauts est réparti entre 50 m et 2200 m d’altitude. Il se retrouve principalement en forêt indigène humide de type mégatherme hygrophile. Des populations existent aussi dans les autres grands types de formations (semi-xérophiles de basses altitudes, forêts mesothermes hygrophiles et altimontaine éricoïde).
Sur la base de pontes subfossiles il est supposé qu’il ait été anciennement présent dans toutes les forêts de l’île et notamment sur celles du Massif de La montagne. Cette espèce est principalement menacée par la dégradation et la disparition de son habitat. Auparavant, il se manifestait dans toutes les forêts de la Réunion, du littoral jusqu’à 1400 m, aujourd’hui, elle est confinée à des zones éparses.
Bien heureusement, bon nombre de populations du Gecko vert des Hauts bénéficient de la protection qu’offre l’enceinte du Parc National de la Réunion. Toutefois il existe quelques populations relictuelles, notamment dans l’Ouest, qui sont menacées par certains projets d’aménagements de grande ampleur.
Source : Nature Océan Indien
Le Gecko vert des Hauts est un reptile diurne (en activité durant la journée) forestier arboricole.
Aux plus basses altitudes ses habitats favoris sont les pieds de bananier (Musa acuminata) ou encore de vacoas (Pandanus sp.). En milieu naturel il se retrouve sur Pandanus, Bois de Chandelle (Dracaena reflexa), Bois maigre (Nuxia verticillata) et Grand natte (Mimusops maxima), Bois de piment (Geniostoma borbonicum), Bois de rempart (Agarista salicifolia)… Aux plus hautes altitudes, comme au Maïdo, il manifeste un comportement saxicole (présence sur les rochers).
Kiosques ONF, poteaux électriques, et groupes d’arbres abritent souvent un ou plusieurs groupes familiaux (généralement un mâle accompagné de plusieurs femelles et juvéniles). Les arbres creux, branches, écorces desquamées, troncs parsemés de mousses, poteaux EDF, compteurs et boîtiers électriques leur servent de refuge quand la température est trop basse et durant les parties les plus humides de la journée.
Les Geckos verts des Hauts communiquent à l’aide de courtes vocalisations du type « tac-tac ». Les mâles et les femelles semblent assez territoriaux. Lors des rencontres ils effectuent des parades d’intimidation en signe de menace (aplatissement du corps).
La reproduction est principalement observée de septembre à mars mais pourrait s’étaler sur toute l’année. Aux basses altitudes, une femelle peut pondre huit à dix fois par an. Les femelles pondent deux œufs elliptiques blancs purs (9-13 x 10-14 mm) collés au support. Il est fréquent d’observer des sites de pontes en commun où plusieurs femelles agglutinent leur œufs les uns aux autres. Ces pontes communes peuvent parfois regrouper plus de 200 œufs. En général les populations sont localisées en périphérie de la zone de ponte par petits groupes de 4 à 10 individus.
Les substrats de ponte sont divers : vacoas et arbres crevassés en milieu naturel, mais aussi coffrets EDF, panneaux publicitaires ou de signalisation, pluviomètres ou encore intérieurs de maisons. Phénomène assez rare chez les reptiles, les femelles restent souvent à proximité des pontes mais à ce jour il n’existe aucune explication scientifique à ce phénomène. Les œufs éclosent entre 90 et 100 jours après la ponte. Les juvéniles mesurent entre 44 et 55mm et sont gris-vert avec deux lignes latérales claires. L’âge de maturité sexuelle est d’environ un an.