Mahot tantan

Dombeya acutangula

Espèce rare en milieu naturel.

Endémique de La Réunion et Rodrigues ; classée Vulnérable (VU).

 

Arbuste monoïque à plusieurs tiges, de 1 à 4 m de haut. Famille des Malvacées.

Écorce gris clair, relativement lisse.

Feuilles alternes, pétiolées, en forme de coeur avec 3, 5 voire 7 pointes plus ou moins marquées selon l’âge et la localisation des pieds. Le bord est découpé en petites dents peu pointues et les nervures sont disposées en éventail depuis le pétiole.

Hétérophyllie marquée : les feuilles juvéniles sont découpées à très découpées selon la variété (varacutangula et var. palmata, respectivement).

Fleurs blanches à 5 pétales, autostériles, regroupées sur la partie terminale des rameaux.

Les fruits sont des capsules à 5 loges d’environ 7 mm de diamètre, couvertes de poils et entourées par les pétales qui ne tombent pas.

Sur pied car une fois mûr soit le fruit se dégrade et les graines tombent, soit il chute et se dégrade rapidement au sol.

Signes de maturité du fruit : il passe du vert clair au marron clair et les pétales prennent un aspect nettement « fâné ».

Protocole : Passer la main dans les fruits et s’ils se détachent sans difficulté c’est qu’ils sont mûrs : on peut également alors tirer sur les pédoncules qui doivent se détacher sans difficulté. Surveiller régulièrement les pieds car les fruits mûrissent de façon synchrone et tombent assez rapidement.

Attention : de nombreux pieds présentent des fruits non fertiles, c’est-à-dire ne contenant aucune graine ou dont les graines ne sont pas viables. Les graines viables sont marron foncé et surtout bien bombées : si elles sont « crevassées » il ne sert à rien de récolter. Toujours tester quelques fruits sur le pied avant de commencer à vraiment récolter. Ce phénomène étant lié à la petitesse des populations (cf. Gigord et al., 1999. Effects of habitat fragmentation on Dombeya acutangula (Sterculiaceae), a native tree on La Réunion (Indian Ocean)), il faut privilégier les stations contenant de nombreux individus proches les uns des autres.

Période de récolte : juin à août.

Récolte en milieu naturel : peu aisée en raison de la rareté de l’espèce mais les stations encore fonctionnelles produisent beaucoup. Plus de 70 pieds ont pu être récoltés dans le cadre du projet COREXERUN. L’espèce est parfois présente ex situ (arboretums).

Manipulation post-récolte : il est préférable d’extraire les graines de leur loge pour faciliter la germination.

Pour cela on peut écraser le fruit ou utiliser un couteau mais cela est chronophage.

Une technique permet de traiter de gros volumes de fruits : tremper les fruits dans l’eau puis les passer alors au mixeur. Récupérer le broyat et le semer directement (laisser sécher un peu si les fruits sont trop imbibés).

Nombre de graines par fruit : de 1 à 10 -12.

Taux de germination : 36 % (taux compris entre 2 et 54 % selon les lots). De nombreuses germinations n’ont pas été repiquées ce qui fait monter le taux de germination au-dessus de 50 %.

Durée avant 1ère levée : 7 à 49 jours.

Age avant repiquage : 28 à 120 jours.

Problèmes / observations lors de la culture :

  •  espèce sensible aux mineuses au stade germinations ainsi qu’aux acariens et chenilles ;
  • levée hétérogène : multiplier les lots de semences;
  • fonte post-repiquage en plaquettes ;
  • espèce résistante au sevrage ;
  • croissance très rapide : 4 à 6 mois.

Taux de mortalité après repiquage : 26 %.

Stade dynamique : post-pionnière.

Nombre de plants réintroduits : 8750.

Taux de mortalité après plantation : très faible, ≤ 1 %.

Taux de mortalité 1 an après plantation : assez faible, 8 à 11 %.

Croissance moyenne 1 an après plantation : 57 cm en hauteur et au niveau de la couronne. Cette espèce permet d’assurer un premier couvert grâce à sa croissance très importante et ses larges feuilles qui assurent de l’ombrage (même si elle perd ses feuilles en saison sèche). A noter qu’elle fructifie dès la première année de plantation.