Change écorce
Aphloia theiformis
Arbuste ou arbre hermaphrodite pouvant atteindre 15 m de haut. Famille des Flacoutiacées.
Ecorce marron à noirâtre se détachant en plaques irrégulières, l’écorce sous-jacente est brun pâle et lisse.
Feuilles simples, alternes, courtement pétiolées, de forme elliptique ou obovale, au bord découpé en petites dents pointues sauf vers la base généralement. Les nervures secondaires se rejoignent en arceaux.
Hétérophyllie en milieu semi-sec : les feuilles juvéniles sont fortement lobées.
Fleurs blanches disposées le long des rameaux, à très nombreuses étamines. Les pétales tombent rapidement et sont donc rarement visibles alors que les sépales circulaires, d’abord blancs, virent ensuite au jaune pâle.
Les fruits sont des baies dont la forme rappelle celle d’un oeuf et faisant jusqu’à 1 cm de largeur.
Cette espèce est inscrite à la pharmacopée française.
Sur pied, avant qu’ils soient consommés par les oiseaux.
Signes de maturité du fruit : il gonfle fortement et passe du marron foncé / noir au blanc.
Protocole : aucun en particulier.
Période de récolte : variable selon les localisations. Entre fin mars et début juillet sur le massif de La Montagne ; de septembre à octobre pour le cirque de Mafate. Il se peut qu’il y ait plusieurs fructifications par an.
Récolte en milieu naturel : facile au-dessus d’une certaine altitude, avec de nombreux semenciers. 25 pieds ont été récoltés dans le cadre du projet COREXERUN.
Manipulation post-récolte : il est préférable de dépulper les fruits rapidement après récolte afin d’éviter qu’ils ne pourrissent.
Nombre de graines par fruit : plusieurs dizaines pour les plus gros fruits.
Taux de germination : non calculé car beaucoup trop de plantules ont été obtenues et n’ont pas été traitées, mais l’espèce germe très bien (environ 90 % d’après les données du CIRAD).
Durée avant 1ère levée : 28 à 35 jours.
Age avant repiquage : 70 à 95 jours.
Problèmes / observations lors de la culture :
- risque de fonte de semis, en cas d’arrosage excessif ;
- espèce sensible au plein soleil après repiquage : prévoir un passage sous ombrière si nécessaire, le temps que le jeune plant se fortifie ;
- espèce sensible aux araignées rouges (acariens) et aux cochenilles ;
- espèce sensible au sevrage qui doit donc être progressif : la plante doit perdre ses feuilles au fur et à mesure jusqu’à ne maintenir que le houppier ;
- croissance rapide : 8 à 10 mois.
Taux de mortalité après repiquage : 50 %.
Stade dynamique : nomade-forestière.
Nombre de plants réintroduits : 877.
Taux de mortalité après plantation : moyen sur la 1ère saison (16 %) à nul sur la 2ème saison. Lors de la 1ère saison, de nombreux pieds ont été mis en terre sur des semaines à forte mortalité suite à des précipitations importantes et une saturation en eau du sol (très argileux par endroits).
Taux de mortalité 1 an après plantation : très élevé, 95 à 100 %. Bien que présente dans des secteurs secs de l’île (Roche-plate par exemple), l’espèce ne se rencontre pas à des altitudes aussi basses dans des zones à faible pluviométrie, à commencer par le site de la Grande-chaloupe où elle apparaît seulement à partir de 450 m d’altitude.
Le statut de nomade-forestière de l’espèce incite également à ne pas la planter en milieu ouvert. Ceci est néanmoins à nuancer en raison des résultats assez bons (26 % de mortalité) observés sur les plantations en partie haute du site de la Grande-chaloupe, autour de 550 m d’altitude, sur une zone sans couvert végétal. Pour que le change-écorce s’implante correctement il faut donc le planter à partir d’une certaine altitude (ennuagement plus fréquent, pluviométrie plus importante et températures plus fraîches).
Croissance moyenne 1 an après plantation : 26 cm en hauteur et 29 cm au niveau de la couronne (données des plantations en partie haute).